Pacte Ebert-Groener

Le pacte Ebert-Groener est un accord oral passé au début de la révolution allemande de 1918, le 10 novembre, entre Friedrich Ebert, président du Parti social-démocrate (SPD) et chancelier d’Allemagne depuis la veille, et Wilhelm Groener au nom du commandement suprême de l’armée de terre (OHL) : Groener y assure Ebert de la loyauté des forces armées et Ebert promet d’agir rapidement contre la gauche révolutionnaire[1].

L’idée d’Ebert était de garantir un passage sans heurt à la démocratie, celle de Groener de préserver le statut traditionnel de l’armée dans le pays, celui d’un « État dans l’État »[2]: ils se rejoignaient ainsi dans l’objectif de faire échec à une révolution socialiste.

Ce pacte va permettre à Ebert de résister à la pression de sa gauche, mais au prix d’une fracture entre son parti et les autres organisations socialistes, qui l’accuseront de s’allier à l’ennemi. Il conserve à l’armée sa très large autonomie vis-à-vis des autorités civiles, ce qui mettra les gouvernements successifs de la République de Weimar dans la dépendance du bon ou du mauvais vouloir du haut commandement.

  1. « Ebert-Groener Pakt », Lebendiges Museum Online.
  2. « Le militaire et la société : une approche allemande », Pensée mili-terre, Centre de doctrine et d’enseignement du commandement, 14 mai 2020.

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